Lee Ufan Arles & Guerlain

Prix Art & Environnement

 

Djabril Boukhenaïssi

    “ À ténèbres”

Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain sont heureuses d’annoncer l’exposition du lauréat de la première édition du Prix Art & Environnement, Djabril Boukhenaïssi.  L’exposition À ténèbres  sera présentée à l’Espace MA, du  1er juillet au 1er septembre 2024.

En 2023, Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain s’associaient pour créer le Prix Art & Environnement récompensant chaque année, par une résidence et une exposition, un projet mettant au cœur de ses préoccupations les rapports féconds et multiples entre la création artistique et l’environnement. Sélectionné parmi 381 candidatures par un jury présidé par Lee Ufan et composé de personnalités du monde de l’art, le peintre et graveur Djabril Boukhenaïssi a pu bénéficier pendant huit semaines d’un espace de réflexion et de création dans la cité antique. Cette résidence a été nourrie par des rencontres visant à activer le rayonnement local et international de son travail. Pour son exposition, Djabril Boukhenaïssi s'est concentré sur la disparition de la nuit et l'impact qu’une telle perte provoque sur notre imaginaire collectif.

 

DJABRIL BOUKHENAÏSSI
POÉTIQUE DES RÉMINISCENCES

Né en 1993, Djabril Boukhenaïssi est diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris en 2018. L’exposition À ténèbres présente une série de peintures et de gravures inédites qui s’articulent autour d’une poétique de la nuit contemporaine et de sa disparition, inspirées à la fois par la littérature allemande, la musique et l’expérience de sa résidence arlésienne. Par ce titre, qui reprend une expression perdue depuis la moitié XIXème siècle et qui désignait ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui « à la nuit tombée », l’artiste évoque l’idée que la disparition de la nuit entraîne un amenuisement qui s’étend à tous les arts, mais aussi au langage.

La candidature de Djabril Boukhenaïssi a tout de suite attisé l’intérêt des membres du jury du  Prix Art & Environnement. En effet, le projet présenté par l’artiste et poursuivi pendant la résidence met en avant plusieurs éléments qui font écho aux valeurs défendues par Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain : le questionnement artistique sur la relation de l’être humain avec son environnement, l’élaboration d’œuvres comme des dispositifs permettant à l’imagination d’établir une correspondance poétique entre l’extérieur et l’intérieur, son approche plurielle mêlant philosophie, littérature, peinture, dessin et gravure. C’était enfin l’occasion d’offrir au premier lauréat du Prix la première résidence artistique de sa carrière.

« Djabril a été une véritable surprise et nous a tous séduit par le pouvoir évocateur et la cohérence de son travail, son indéniable poésie et sa quête éperdue pour fixer sur la toile ou le papier les derniers sursauts d’une nuit se dérobant à nos regards. »
 
Ann-Caroline Prazan, Directrice Art, Culture & Patrimoine de la Maison Guerlain [1]      

                  

« Son projet correspond parfaitement au positionnement du Prix et aux dynamiques explorées par Lee Ufan dans son œuvre, faisant de notre rapport à la nature une donnée centrale, sans pour autant adopter une dimension revendiquée de l’environnement. Comme Lee Ufan, Djabril aborde ces sujets avec une vision globale et y apporte des axes d’expressions diverses. Son lien avec la littérature et la philosophie nous a aussi beaucoup intéressé. Tous les membres du jury ont été touchés par son travail. »
Juliette Vignon, Coordinatrice Générale de Lee Ufan Arles

LA DISPARITION DE LA NUIT                

Pour sa résidence à Lee Ufan Arles, Djabril Boukhenaïssi a choisi d’étudier un phénomène récent à l’échelle de notre planète, celui de la disparition de la nuit causée par la pollution lumineuse. Le 19 janvier 2023, la revue Science publiait en effet un article qui faisait état des connaissances scientifiques actuelles sur les conséquences de la pollution lumineuse et, notamment, la disparition de notre environnement nocturne. Depuis quelques décennies, l’humanité s’achemine vers un rapport inédit à l’espace qui l’entoure. Une partie de la population mondiale ne voit pas la voie lactée, la nuit n’est jamais visible dans les mégalopoles et, en France, on poursuit dans les campagnes l’implantation des éclairages nocturnes : deuxième cause de mortalité des insectes après les pesticides. Parmi toutes les ramifications possibles du désastre écologique causé par les éclairages nocturnes, Boukhenaïssi s’attache à étudier l'hypothèse selon laquelle cette disparition réelle de la nuit entraînerait également une disparition métaphorique et symbolique. Dès lors, comment déployer une poétique de la nuit si l’on ne peut plus, soi-même, faire l'expérience intime d’une nuit réelle ? Quelle forme prendrait alors, dans ce cas, une poétique de la nuit contemporaine, c’est-à-dire d’une nuit disparue ? C’est cette tension, entre la disparition de notre environnement nocturne et la disparition de la nuit comme objet allégorique, que l’artiste place au cœur de son travail.

Un projet au long cours initié depuis sa sortie de l’école, notamment au travers d’un cycle de gravures liées aux Hymnes à la Nuit de Novalis et aux Poèmes à la nuit de Rainer Maria Rilke.

« J’ai 30 ans, j’appartiens à une génération qui a vécu toute son existence avec en bruit de fond, le mot “disparition”. Déjà petit, on me parlait de la disparition des emplois par exemple, la disparition de la neige, la disparition des espèces. Parfois je suis assez étonné des réponses de l’humanité. Il y a une espèce de résurgence systématique d’artificialisation des phénomènes naturels. Il n’y a plus de neige, on produit de la fausse neige. Il n’y a plus d’abeilles, on propose de faire des abeilles robots qui pollinisent. »
Djabril Boukhenaïssi

Par le biais des œuvres présentées et du titre de l’exposition, l’artiste se demande ce que l'on va perdre (et ce que l'on a déjà perdu) en perdant la nuit. La lumière étant ici constituée essentiellement comme l'éteignoir d'un imaginaire et d'une imagerie poétique. Ce bouleversement dans nos imaginations collectives se retrouve aussi dans le langage, avec la perte d'expression ou de mots qui prenaient leurs sens dans un contexte où l'obscurité était présente dans la vie quotidienne.

Les enjeux sont donc multiples et Boukhenaïssi tente de répondre à cette disparition en créant une grammaire fantastique qu’il mobilise dans ses œuvres. Tout éclairer revient à tout maîtriser. À l’inverse, on s’abandonne à la nuit où tout se mélange. Dans nos maisons, nos villes qui n’en finissent pas de s’étendre, les campagnes, les centres commerciaux ou les ascenseurs règne une « lumière blanche[1] » qui veille, constamment. Il n’y a plus d’inconnu, plus de surprise. Et à force de tout illuminer, on éteint les étoiles et les rêves qu’elles appellent. On ne peut plus voir la nuit. Pire, on détruit nos propres repères : les premiers hommes se sont orientés grâce aux astres pendant des millénaires. Aujourd’hui, notre trop plein de lumière fait disparaître les constellations et deux tiers de l’humanité vit sans étoiles.

À l’image de Van Gogh découvrant en Provence la puissance d’un ciel nocturne qu’il immortalisa dans sa Nuit étoilée, Boukhenaïssi se tourne vers le ciel et nous pose la question : « Est-ce qu’aujourd’hui, en se positionnant au même endroit, il serait encore possible de produire ce tableau ? »

Dans ses explorations nocturnes où les lueurs stellaires ne nous parviennent plus qu’en bribes incertaines, Boukhenaïssi use d’un élément symbolique pour nous aider à naviguer dans l’obscurité : la phalène. Grâce au motif du papillon de nuit, cet insecte que l’on observe souvent inévitablement attiré par les lumières de nos réverbères, l’artiste vient appuyer sur la fugacité de nos existences et la fragilité de nos rêves d’ordonnancement capitaliste déconnectés de la nature.   

En somme, les œuvres de Boukhenaïssi nous questionnent sur notre relation à la nuit et son potentiel poétique et symbolique. Il nous aide à comprendre que le ciel ne nous est pas seulement donné pour connaître, comme le rappelle encore une fois Bachelard, mais pour rêver[2]. Il est une invitation aux rêves, à l’espoir et à l’humilité.

 

DÉAMBULATION ONIRIQUE…

La résidence et ses déambulations dans la ville d’Arles et les Alyscamps[3] permettent à Boukhenaïssi de nourrir son travail dans lequel des fragments d’architecture viennent se matérialiser, tels des fantômes, dans les brumes colorées de ses œuvres picturales.

Pour la première fois, l’artiste réunit dans une exposition deux aspects jusque-là distincts de son travail : la gravure et la peinture. Alternant les toiles peintes rehaussées de pastel avec les gravures, ainsi que les petits et les grands formats, Boukhenaïssi nous invite à le suivre à la chasse aux dernières ombres nocturnes. Et l’artiste a joué le jeu de la résidence jusqu’au bout. Toutes les œuvres présentées à l’Espace MA de Lee Ufan Arles ont été imaginées pendant le séjour arlésien. Au contraire, ce temps de réflexion et de création dans l’atelier lui a permis d’innover et d’expérimenter :

« La résidence a pour moi été l’occasion d’aller là où je ne m’attendais pas. J’ai tout de suite dit au jury que je n’avais pas d’idées strictes de la forme qu’aurait l’exposition, de ce que je ferai dans l’espace. J’ai suivi une intuition de recherche que je voulais explorer lors de cette résidence. À ma plus grande surprise, ils m’ont fait confiance. »   

Djabril Boukhenaïssi  

Les œuvres produites par l’artiste, qui s’articulent autour de plusieurs axes de recherche plastique, forment un ensemble cohérent où peintures et gravures se répondent. Parmi ceux-ci figurent l’utilisation répétée du violet pour représenter la nuit, la récurrence du motif de la phalène comme animal éminemment nocturne, mais aussi la représentation du site arlésien des Alyscamps comme théâtre de l’ensemble des compositions.

Boukhenaïssi se saisit de certains motifs présents dans l’imagerie nocturne des siècles passés pour évoquer notre nuit contemporaine. Se profile ainsi dans ses œuvres un double mouvement, imbriquant grammaire fantastique et constats scientifiques. Par ailleurs, en lieu et place d’une évocation de la nuit obscure fondée sur des tonalités sombres, les nuits de ses peintures se veulent blêmes, comme à la lisière entre le jour et la nuit. Pour ce travail, il poursuit sa pratique de la peinture à l’huile appliquée en glacis sur lesquelles il rajoute du pastel. C’est la coexistence entre la peinture à l’huile et la pulvérulence du pastel qui donne cette dimension évanescente, entre apparition et disparition.

Les gravures, quant à elles ouvertement fantastiques, sont réalisées en noir et blanc, jouant sur le contraste entre les tonalités de l’encre et le blanc du papier, à l’exception toutefois d’une composition réalisée en couleurs, fondée sur la quadrichromie, véritable défi technique.

Les compositions sont peuplées de phalènes, de feux d’artifices comme simulacres d’étoiles et regorgent de personnages fantastiques ensevelis sous des halos lumineux. La nuit n’est donc jamais montrée explicitement mais seulement suggérée, à travers un ensemble d’images usant de différents registres, au premier rang desquels figurent le fantastique, le grotesque et l’ironie peut-être.

« C'est une chance d'avoir l'occasion de montrer de la gravure dans un lieu comme Lee Ufan Arles. La gravure est relativement boudée en France, c'est donc un enjeu important de les présenter en relation avec les peintures. »

Djabril Boukhenaïssi  

       

... ET RÉSONANCE

Pendant huit semaines, Djabril Boukhenaïssi s’est approprié le grand espace qui lui était dédié juste en face de Lee Ufan Arles. Les proportions de l’atelier lui permirent de couvrir les murs de dessins, de croquis, de gravures et d’essais. Ce temps de résidence (du 10 janvier au 29 février 2024), a également été l’occasion pour Boukhenaïssi d’étudier de près, à Lee Ufan Arles, le travail de l’artiste coréen :

« Je me suis rendu régulièrement à Lee Ufan Arles pour voir ses œuvres. J’y ai découvert la matérialité de ses tableaux, notamment à travers une série de peintures réalisées avec des pigments mélangés à de la colle, ce qui leur donne un aspect brillant et poreux. Et c’est devant ces toiles que j’ai eu envie de lui rendre hommage, à ma manière, par le pastel, en le frottant à l’excès afin de lui donner une épaisseur mate”

Djabril Boukhenaïssi

Outre Lee Ufan, Odilon Redon et Caspar David Friedrich sont également deux sources d’inspirations : le premier pour son rapport décomplexé, presque abstrait, au pastel qu’il mêlait, lui aussi, à la peinture ; le second pour son utilisation du mode de représentation horizontal que met en avant l'historien de l'art Werner Hofmann, et qui d'après lui, permet d'appréhender le tableau d'un seul coup d'œil. En gravure, c’est Charles Meryon, artiste qui multipliait les eaux-fortes ayant pour sujet principal le vieux Paris menacé par les transformations haussmanniennes, que le jeune artiste étudie. Là encore, on peut lire une correspondance entre les deux graveurs essayant de cristalliser, dans la fibre du papier, un état en cours d’étiolement. La gravure est d’ailleurs l’ultime étape avant l’exposition : après avoir travaillé les esquisses pendant la résidence, Boukhenaïssi a d’abord commencé par peindre les grands formats sur toile avant de se dédier à la gravure. Un des points de mire de cette exposition est une eau-forte réalisée en quadrichromie, une prouesse de patience et de minutie.                        

L’annonce du lauréat du Prix a également eu des retombées instantanées et provoqué des résonances multiples. Du jour au lendemain, Boukhenaïssi a bénéficié d’une grande visibilité et plusieurs institutions lui ont déjà offert d’exposer chez elles en 2025. Enthousiaste, le jeune artiste y a trouvé un prétexte pour plonger dans la résidence comme l’on entre dans un espace temps particulier.

« C’était très important pour nous aussi de trouver cet équilibre entre sollicitations et temps de travail, vis-à-vis de Djabril. La résidence du Prix Art & Environnement est une subtile balance entre un accompagnement dédié, dévoué même, l’ouverture que nous promettons en faisant rayonner le travail de l’artiste, et ce temps précieux de la réflexion artistique que nous nous devons de sécuriser. » Ann-Caroline Prazan, Directrice Art, Culture & Patrimoine de la Maison Guerlain  

Et les attentes de Boukhenaïssi sont déjà largement dépassées selon ses dires. Équipe accueillante, retombées inespérées, un domaine d’étude à explorer pour les années à venir et des rencontres décisives. Parmi elles, celles des acteurs du monde de la culture qu’il a pu rencontrer dans l’atelier : éditeurs, curateurs, galeristes, critiques, journalistes et public. En effet, plusieurs visites ouvertes au public ont été organisées et notamment des ateliers d’apprentissage de la gravure avec le jeune public.

 

GUERLAIN ET LEE UFAN ARLES, UN MÊME ENGAGEMENT

Partageant une même sensibilité au soutien et à la transmission artistique, ainsi qu’un même engagement pour l’art et l’environnement, Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain encouragent des productions artistiques résolument altruistes et responsables, ouvrant de nouveaux dialogues avec la nature.

La Maison Guerlain
        
Guerlain, mécène historique de l’art contemporain a, dès son origine, collaboré avec de nombreux artisans, maîtres d’art et artistes de son époque, renouvelant sans cesse son soutien à la création. Maîtres verriers et Parfumeurs, doreurs, joailliers, décorateurs, couturiers, mais aussi sculpteurs, dessinateurs et photographes ont pu, depuis la création de la maison en 1828, participer à ce grand dialogue créatif. Depuis maintenant de nombreuses années, la Maison Guerlain confie ses écrins et flacons à des artistes contemporains pour concevoir des collections uniques, en séries limitées.

« La Maison Guerlain a à cœur de présenter et défendre de jeunes artistes issus de la scène émergente. »

Ann-Caroline Prazan, Directrice Art, Culture & Patrimoine de la Maison Guerlain                 

Les expositions organisées au 68, Champs-Élysées ont, elles aussi, su mettre en lumière les travaux de nombreux artistes émergents comme reconnus, soutenus par Guerlain. C’est à cette initiative que la Maison a décidé de créer « Women for Art[4]», un label qui, dès lors, lui a permis de cristalliser ses initiatives de mécène et sa vision inclusive au travers de nombreux partenariats : après l’exposition « Femmes en regard » en 2021, Guerlain a présenté le travail de Charlotte Abramov avec « Piquées » en 2022. Pour célébrer les 170 ans du Flacon aux abeilles en 2023, Guerlain a donné carte blanche à onze artistes femmes afin qu’elles réinterprètent ». En 2023, Guerlain a continué ses métamorphoses artistiques en confiant le célèbre flacon à Maison Matisse[5] mais  pour la création de pièces d’exception.

Guerlain construit également des liens durables vers la nature en multipliant les partenariats et initiatives de sens, réunis au sein du « Guerlain for Bees Conservation Programme[6]. » Un lien fort lie la Maison à l’abeille depuis la création du Flacon aux abeilles en 1853.

Symbole de l’engagement de Guerlain depuis plus de dix ans, la Maison a fait de la protection de ce prodige de la nature une ligne majeure de son engagement. Aussi, toujours dans une démarche de préservation de la biodiversité, Guerlain renforce depuis plusieurs années son engagement en matière d’approvisionnement éthique et durable en étant devenu membre de l’association Union For Ethical Biotrade (UEBT). La Maison vise la certification de ses cinquante filières d'ingrédients naturels avec la norme UEBT à l'horizon 2026.

 

Lee Ufan Arles

Le travail de Lee Ufan se veut être un pont à la croisée des cultures. La notion universelle de la rencontre et du dialogue est centrale dans l’œuvre de cet artiste protéiforme, à la fois peintre, sculpteur, poète et philosophe. Lee Ufan a, très tôt, remis en cause l’aliénation et l’asphyxie de l’art contemporain, essentiellement autocentré et dominé par l’égo de l'artiste. À rebours d’une pratique fondée sur la volonté de laisser une trace ou d’imposer une vision[7], et d’une esthétique qui ne prend pas en compte l’environnement, Lee Ufan s’évertue à redonner son importance au monde extérieur et à placer cette notion au cœur de sa recherche artistique. Les œuvres de Lee Ufan abolissent les notions du dedans et du dehors et s’érigent contre la division en construisant des espaces d'ouverture, des ponts vers une nature respectée, non possédée ou, comme l'artiste l’exprime, « non-agie[8]. » Elles rétablissent ainsi un dialogue entre l'artiste, le spectateur et le monde qui les entoure en s'inscrivant dans un espace qu’elles accueillent autant qu’il les accueille, et en le faisant vibrer de cette énergie partagée qui peut, dès lors, résonner. Les rapports dynamiques et d’intéractions qui agissent dans l’œuvre de Lee Ufan participent à nous reconnecter avec la nature ainsi qu’à créer un « espace de résonance[9] », poétique et transcendantal.

« C’est un merveilleux moyen de faire vivre le lieu d'un artiste que de le faire dialoguer avec d'autres créateurs.»

Juliette Vignon, Coordinatrice Générale de Lee Ufan Arles

En créant au cœur de la ville d’Arles, avec laquelle l'artiste entretient une relation privilégiée depuis une décennie, un espace de 1000 m2 dédié à son travail, Lee Ufan aménage

un espace de résonance dédié à la création, la méditation et le dialogue. Lee Ufan Arles est un espace-temps qui permet à la fois de reconnecter avec l’extérieur (environnement) et l’intérieur (imagination.) Créé dans une démarche d’ouverture et de rencontre, Lee Ufan Arles vient renforcer l’offre culturelle arlésienne, participe au dynamisme du territoire et est un centre d'exposition tout autant qu’un lieu de vie soutenant diverses activités artistiques et culturelles.

 

Le  Prix Art & Environnement

Le Prix Art & Environnement récompense chaque année un travail à portée universelle dont la profondeur philosophique fait écho à celle de Lee Ufan et le lien à l’environnement entre en résonance avec les valeurs défendues par la Maison Guerlain. Il s'agit moins, pour Lee Ufan Arles et Guerlain, de faire école que de développer un espace créatif permettant des ponts conceptuels, sémantiques et esthétiques entre le travail de jeunes créateurs et celui de Lee Ufan. Le Prix est donc sensible aux projets conceptuels forts proposant une vision nouvelle de notre rapport à la modernité ainsi qu'aux travaux aux temporalités longues et en rapport avec la nature, l’environnement et les matériaux.

Le prix remporté, le lauréat bénéficie d’un programme d’accompagnement d’une durée de six à huit semaines avec Lee Ufan Arles et d’un espace de production unique au cœur du territoire arlésien. Cet « espace-temps » lui permet de réaliser son projet artistique mais aussi de rencontrer les personnes et institutions pertinentes à sa mise en œuvre : rencontre d'artistes, de professionnels du monde de l'art et d'acteurs du territoire mais aussi avec les publics. Guerlain et Lee Ufan Arles accompagnent, en effet, le lauréat dans sa démarche en multipliant les rencontres avec des artistes, curateurs et acteurs internationaux et du territoire.

La Résidence est suivie d’une exposition présentant le travail de l'artiste, pendant la

période estivale, dans un des espaces de Lee Ufan Arles. Cet événement est l’opportunité pour le lauréat de présenter son projet à un public local et international en lui offrant une visibilité certaine ; un véritable tremplin pour sa carrière.

 

La seconde édition du Prix Art & Environnement

Condition de participation

Le Prix Art & Environnement est ouvert à tous.tes les artistes, toutes pratiques artistiques confondues, sans limite d’âge ni de diplôme et à l’international.

Le Jury

Le jury du Prix sera présidé par Lee Ufan et composé de membres des deux entités ainsi que de personnalités invitées, parrain et marraines de l’événement.

Guerlain :

− Gabrielle Saint-Genis Rodriguez, Présidente et CEO

− Ann-Caroline Prazan, Directrice Art, Culture et Patrimoine

− Clément Renaudet, Responsable Climat et Biodiversité

Lee Ufan Arles :

− Esra Joo, Vice-Présidente

− Juliette Vignon, Coordinatrice générale

Parrains de la saison 2024 :

− Laurent Le Bon, Président du Centre Pompidou

− Wim Wenders, Réalisateur

− Djabril Boukhenaïssi, Lauréat du Art & Environment Prize 2023

 

Calendrier du Prix

30 avril – Lancement de la seconde édition Art & Environment Prize et appel à candidature

30 juillet – Clôture des candidatures

Mi-septembre – Sélection des profils finalistes

Début octobre – Entretiens avec les finalistes

Semaine du 14 octobre  - Annonce du lauréat Prix Art & Environnement pendant Paris +

  

Accéder à la page candidature du prix :

www.leeufan-arles.org/art-environment-prize

    

 Benjamin Carteret

[1] Michaël Fœssel, La Nuit, vivre sans témoins, autrement, Paris.

[2] Gaston Bachelard, L’Air et les songes, José Corti, Paris, 1990.

[3] Les champs Elysées arlésiens à ciel ouvert, séjour des morts les plus estimés pour les Grecs où Lee Ufan présentait “Requiem” en 2022. Dans la nécropole inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, Lee Ufan avait installé treize œuvres emblématiques de son travail afin que, de leur dialogue avec l’architecture antique des lieux, naisse un chant dédié à l’éternité.

[4] Des femmes pour l’art.

[5] Fondée par Jean-Matthieu Matisse, l’un des arrière-petits-fils du peintre, dans le but de continuer à faire rayonner l’héritage du peintre.

[6] Le programme de Guerlain pour la conservation des abeilles.

[7] « Je ne cherche pas à verbaliser le monde, à me l’approprier, mais à être relié à lui, à le percevoir. » Lee Ufan dans Un art de la rencontre, Actes Sud, 2019, p.32

[8] Lee Ufan, Op.cit., p.17

[9] Lee Ufan, Op.cit., p.17

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